15 mars 2014

HOMMAGE A ...

FRANCOIS TRANCHESSEC, père et fils.




François, le fils, nous a reçus chez lui pour nous montrer des photographies qu'il conservait de l'époque de la libération de notre ville, Alfortville.


François Tranchessec

 Il nous a parlé de son père, qui était résistant dans les Forces Françaises de L'Intérieur. 


François avec le brassard FFI de son père

Il se présente à nous ainsi : 


"Je suis né rue Véron, au 72, au deuxième étage, où ma famille habitait. Nous sommes huit frères et sœurs. A l'époque de la seconde guerre mondiale, nous étions 5 enfants. J'avais 4 sœurs, Alice, Arlette, les jumelles Jocelyne et Josiane, et moi, François."

Nous dédions ce travail à son père, François, car nous sommes fiers de connaître l'histoire qu'il a vécu pendant la guerre et d'en apprendre plus sur la situation de notre ville durant l'occupation. 
Nous lui rendons hommage pour ses actions en tant que résistant et pour les risques qu'il a pris afin de sauvegarder notre liberté et les valeurs qui fondent notre République. 

Nous avons décidé d'accompagner François au cimetière d'Alfortville, pour nous recueillir sur la tombe de son père. 


Sépulture de François Tranchessec

Cet acte si simple à nos yeux revêtait une grande importance pour François. Nous avons déposé des roses sur la tombe de son père, et nous avons été émues de voir à quel point cet hommage le touchait. 




de gauche à droite, 
THIAM Katy
MARRONI Julia
LEAL FRANCISCO Victoria
FASSY Zainabe
NICOLAS Amélie






INTRODUCTION

Nous avons choisi d'étudier la libération du territoire français et le retour à la République en nous penchant plus particulièrement sur l'étude des documents d'archives. 

Nous nous sommes rendues à la mairie d'Alfortville au service des Archives municipales où nous avons travaillé avec Corinne Nortier et Stéphanie Gandille.

Nous avons travaillé :
sur des communiqués datant de la période de l'occupation allemande et celle de la libération de la ville d'Alfortville,  
sur les actes de décès concernant quelques résistants résidant à Alfortville dont les noms figurent sur des plaques de rues,
sur les délibérations du conseil municipal d'Alfortville.

Nous nous sommes rendues ensuite aux Archives Départementales du Val de Marne où Elise Lewartowski nous a présenté des documents audiovisuels, des témoignages oraux et des documents papier, comme des journaux, des affiches et des tracts. 

Une visite à l'ECPAD nous a permis d'en apprendre davantage sur la libération du territoire, et plus particulièrement sur le débarquement. 

Nous avons complété nos recherches avec le témoignage de François Tranchessec, rencontré lors de notre sortie pédagogique annuelle avec l'Union des Anciens Combattants du Val de Marne. 
Nous partions sur les plages du débarquement, rendre hommage aux soldats américains enterrés au cimetière de Colleville-sur-Mer, et visiter le Mémorial de Caen.

Nous avons collecté de nombreux documents concernant le thème du Concours, mais nous nous sommes davantage penchées sur l'histoire de notre ville, Alfortville, et de notre département, le Val de Marne, qui était appelé département de la Seine.

Voici notre travail.


LA FRANCE ET ALFORTVILLE OCCUPEES

En mai 1940, l'Allemagne nazie envahit la France, et l'armée française est rapidement mise en déroute. 
Dépassé, le gouvernement fait appel au Maréchal Pétain pour sortir d'une situation désespérée.


Une du journal Le Matin, 12 juillet 1940

Ce héros de la première guerre mondiale est populaire et il bénéficie du soutien d'une grande partie de la population. 
Pétain décide de cesser le combat et signe l'armistice avec l'Allemagne le 10 juin 1940.
Mais un jeune général, Charles de Gaulle, refuse la défaite et, le 18 juin 1940, lance un appel à la résistance. 

Pétain estime que la République est responsable de la défaite. 
Le Parlement lui donne les pleins pouvoirs pour rédiger une nouvelle Constitution qui met fin à la IIIè République et créé un nouveau régime politique : le régime de Vichy. 
Il est accepté par une très grande majorité de Français, qui font confiance à Pétain.
Ainsi, les institutions républicaines et leurs élus disparaissent. 

La France est divisée en deux zones, l'une libre et l'autre occupée par les allemands.


Les pancartes de signalisation dans Paris indiquent les directions en allemand


Installé en zone libre à Vichy, le régime de Vichy est une dictature. 

Les pouvoirs exécutifs et législatifs sont concentrés entre les mains de Pétain, sauveur de la France, dont la personne est exaltée par la propagande. 
Les valeurs du nouveau régime, Travail, Famille, Patrie, remplacent celles de la République. 
Les libertés sont bafouées et l'égalité en droit de tous les citoyens n'existe plus : les partis, les syndicats, les grèves sont interdits, les médias censurés, le contrôle policier renforcé.
L'antisémitisme du régime aboutit à l'exclusion et à la déportation des Juifs.

Vichy s'engage dans la voie de la Collaboration avec l'Allemagne nazie. 
Pétain et Laval imposent les réquisitions et le Service du Travail Obligatoire. 
Ils vont plus loin en permettant à la police, à la Milice, et à Gestapo de pourchasser les résistants et d'organiser la déportation des Juifs. 
Le régime de Vichy devient ainsi complice de la guerre d'anéantissement menée par les Nazis. 


La France découpée en zones d'occupation


Témoignage de François Tranchessec, qui avait 5 ans pendant l'occupation d'Alfortville, ville située dans l'ancien département de la Seine, au sud-est de Paris. La commune se trouve près des forts de Vincennes et Charenton, qui étaient occupés par les allemands. 

"Quand Alfortville était, comme la France, occupée par les allemands, nous vivions à leur contact. 
Ils étaient au fort de Charenton, mais ils venaient régulièrement à Alfortville, rue Véron, où se trouvaient les douches municipales. Aujourd'hui, elles sont toujours là, c'est la salle Blairon, là où les élèves font du sport. 
Il y avait également le lavoir, donc tout le monde s'y retrouvait.

Quand les allemands passaient dans la rue, on les entendait, car ils défilaient, ils chantaient et faisaient claquer leurs bottes. On les considérait comme des envahisseurs.

J'étais tout le temps avec mon père, étant le premier garçon, et on se mettait à la fenêtre pour les voir passer. On reconnaissait leurs voitures, des Peugeot noires. Cela m'a marqué de voir des allemands dans nos douches, habillés en soldats, en uniforme. C'était très impressionnant pour un gamin de 6 ans comme moi."

LE VAL DE MARNE OCCUPE

Comme toute la France, le département de la Seine, aujourd'hui appelé Val de Marne, subit l'occupation.

Voici quelques documents évoquant certains aspects de cette occupation.

Les habitants sont soumis à la pénurie alimentaire, et le ravitaillement n'est pas suffisamment assuré.
Les allemands se livrent à un pillage en règle des ressources de la France.

Voici un tract non daté qui dénonce la misère, la famine et l'esclavage.
Comités féminins de la région parisienne
Coll MRN Champigny

Le marché noir se développe, la débrouille s'organise. Les municipalités tentent d'inciter à recourir au système D pour améliorer le quotidien .

Dans les usines, les ateliers, la main d'oeuvre est exploitée au profit de l'Allemagne.
La mise en place du Service du travail Obligatoire en 1942 oblige les municipalités à organiser le départ de travailleurs pour l'Allemagne. De nombreux hommes refusent, et sont pourchassés. 


Paris, 23 février 1943
Circulaire du préfet de la Seine relative au STO.
Les maires du département doivent établir d'urgence la liste des jeunes gens qui ne se sont pas présentés au recensement pour le STO. 
Archives municipales d'Alfortville.

Les alliés bombardent également les lieux d'activité économique et les villes. 
La France collabore avec l'Allemagne, et les attaques alliées visent les industries d'armement, les usines de production de matériel de guerre. 
La banlieue parisienne est durement touchée dès 1942.

Bilan des bombardements dans la Seine en 1942, 1943 et 1944
Paris, 1er juillet 1944
Archives départementales de Paris

Le 31 décembre 1943, un important bombardement frappe le sud est de paris. La commune d'Alfortville est durement touchée, ainsi que d'autres. 

Décombres rue Paul Vaillant Couturier, le 31 décembre 1943, Alfortville
Archives municipales. 

François Tranchessec se souvient des bombardements :

 "Je vous parle de celui qui a touché la rue Marcelin Berthelot et le square situé devant l'école Octobre.
Dans cette rue, mon oncle, le frère de ma mère, vivait dans un pavillon avec sa famille : sa femme et leurs enfants. Les bombardements devaient toucher Ivry, mais il y a eu une erreur, et toute la rue a été détruite. Ils sont tous morts.
Je me rappelle très bien avoir entendu les avions passer, et en avoir entendu d'autres fois aussi. 
J'ai encore la vision d'un avion qui volait tellement bas que l'on pouvait apercevoir le pilote. J'avais l'impression que l'avion allait rentrer dans notre cuisine, tellement il volait en rase motte et faisait du bruit."     


Le département vit également l'antisémitisme.
Les entreprises sont aryanisées, les Juifs ne peuvent plus y travailler, la mention "Juif" est apposée sur les cartes d'identité et les cartes d'alimentation. 
Les arrestations et les déportations vers les camps de concentration et d'extermination s'organisent.
Les rafles succèdent ou précèdent des arrestations quotidiennes consécutives aux nombreux contrôles.

Paris, 19 juillet 1942
Note décrivant le départ du convoi du 18 juillet 1942 de Drancy vers la frontière de l'est.
Archives de la préfecture de police de Paris






LUTTER CONTRE L'OCCUPANT

LUTTER POUR DÉFENDRE SA LIBERTÉ ET LES VALEURS DE LA RÉPUBLIQUE

Dans le Val de Marne, la résistance s'organise.
Des mouvements se forment pour lutter contre l'occupant et défendre les valeurs de la République française.

Les Francs Tireurs et Partisans Français (FTP), constitués au printemps 1942 par le parti communiste, ont un ancrage local fort dans le val de Marne, car la population ouvrière, nombreuse, adhère à ce groupement.

Dès 1942, des sabotages et des actions armées touchent les installations industrielles d'Ivry port et celles travaillant directement pour la machine de guerre allemande.

La résistance gaulliste est présente dans le val de marne également.
Un maquis se forme même à la Queue en Brie, trois mois avant la Libération. Il comprend une trentaine de résistants qui établissent leur camp dans le bois Notre Dame.

Ici, plan réalisé par le service B, service des renseignements des FTP, réseau Fana. 
Ce plan vise la gare de Villeneuve saint George.
12 décembre 1943
Coll MRN Champigny


Plan réalisé par le même service, visant l'aérodrome d'Orly
7 juin 1943



Les groupes de résistants organisent des sabotages et sont pourchassés par la Milice, ainsi que par les institutions qui collaborent avec l'occupant.

A la suite d'actes de sabotage et sur ordre des autorités allemandes, le maire de Bonneuil sur Marne demande à la population d'être attentive et de signaler à la mairie les indices éventuellement recueillis. Bonneuil sur Marne, 7 janvier 1941.
Archives départementales du Val de Marne



LA RÉPRESSION

La répression contre ces "terroristes" est radicale. Arrêtés, ils sont souvent torturés, amenés à la prison de Fresnes, puis exécutés. 

Paris, 14 août 1942
Exécution de 88 terroristes communistes à Fresnes.
Courrier du commandant SS au préfet de Police de Paris.
Archives de la préfecture de police de Paris



Le fort de Vincennes ainsi que le Mont Valérien sont les lieux les plus utilisés pour les exécutions.

Lettre anonyme qui contient, accrochée à un fil, une liste de résistants gaullistes et communistes fusillés le 2 octobre 1943 au fort de Vincennes. 
Romainville, 2 octobre 1943
Coll MNR Champigny





Ces hommes et ces femmes vont jouer un rôle primordial dans la lutte auprès des forces alliés. 
Leurs actions d'information, de sabotages, d'aide à la construction de barricades, vont accompagner et seconder l'avancée des troupes qui libèrent progressivement le territoire.

Dans le Val de marne, de nombreux résistants issus de tous les mouvements vont prendre part aux combats de la libération, et parfois mourir les armes à la main. 


PARIS, CŒUR DE L'UNIFICATION DE LA RÉSISTANCE


Le rôle grandissant de Paris dans la Résistance est lié directement au processus d’unification et à l’effacement de Lyon après l’invasion de la zone sud le 11 novembre 1942. 

Les groupements, les journaux, les services créés en zone Sud par Jean Moulin, délégué du général de Gaulle pour l’ensemble de la France, s’installent à Paris qui devient la capitale d’un véritable état clandestin. 

C’est à Paris que se joue la question du pouvoir et son rôle politique est d’une extrême importance. C’est de là que les résistants veulent refaire l’unité de la France.

PORTRAIT D'UN RESISTANT DES FFI


François Tranchessec était marié, vivait à Alfortville, au 72 rue Véron, deuxième étage, et avait fondé une famille composée de 4 enfants au moment de l'occupation. D'autres enfants naîtront après la guerre. 

Son fils ainé, François également, né le 10 07 1939 au 72 rue Véron à Alfortville où il a vécu toute son enfance. nous raconte : 

"Nous avons été élevés dans une famille de militants communistes.
Nous participions régulièrement à la fête de l'Humanité et mon père était secrétaire de la cellule Guy Moquet du parti communiste d'Alfortville, située au 72 de la rue Véron.
Cette cellule était très active. 

François et des amis communistes, la plupart anciens résistants, 
devant la cellule Guy Moquet, après la guerre


Les militants accrochaient des banderoles sur la devanture, des drapeaux flottaient au-dessus, et ils plaçaient des grandes pancartes d'hommes politiques français avec des extraits de leurs discours sur le trottoir.

La cellule de la rue Véron décorée

Mon père exerçait le métier de chauffeur de camion poubelle pour la Compagnie Générale d'Entreprise Automobile de la ville de Paris.
Il était, avec ses collègues, militant communiste. 
En 1936, le voilà qui pose devant son entreprise lors des grandes grèves :



Les enfants de notre famille et nos voisins adhéraient à des mouvements de jeunesse appelés Vaillant. C'étaient en quelque sorte comme les scouts sauf que nous étions laïcs. Il s'agissait surtout d'actions de solidarité pour les enfants et les jeunes. Nous distribuions les journaux, par exemple.

Le groupe des filles "vaillantes", avec mes sœurs Alice, Arlette, et les jumelles Josiane et Jocelyne

Le groupe des garçons, avec François fils devant

J'étais scolarisé à l'école Octobre, toute récente. C'était l'école des ouvriers, de la "basse classe", du 108. L'école Barbusse, elle, était plus "prestigieuse".

 Mon père s'appelait François Tranchessec. Il était chef d'ilot, c’est-à-dire qu'il surveillait notre quartier, et avait un sifflet qui lui permettait d'avertir en cas de bombardement ou de menaces provenant des allemands.

Il organisait des réunion de secteur dans notre salle à manger du 72 de la rue Véron. Dans cette pièce, des tableaux de communistes comme Marcel Cachin ou Maurice Thorez étaient accrochés au mur.

Ma mère et lui avaient fixé des couvertures aux fenêtres, car il ne fallait absolument pas que de l'extérieur on puisse voir de la lumière provenant de chez nous, surtout une fois que le couvre-feu était commencé. On aurait pu nous dénoncer aux allemands, à la Milice, et venir nous arrêter.
Mon père recevait ses compagnons en cachette, ils passaient par les jardins et se faufilaient le plus discrètement possible jusqu'à notre appartement.

On avait un poste de radio, qui n'avait pas été confisqué. 
Mon père écoutait la BBC, il appelait ce poste "l'œil de Moscou", car il pouvait avoir des renseignements provenant de l'Angleterre, et être informé de la réalité des choses, parce qu'à Alfortville les services de propagande diffusaient de fausses informations. En tant que chef d'ilot, il devait s'informer.

Quand on entendait les avions, les consignes étaient de vite descendre dans la cave pour se protéger, mais mon père ne voulait pas y aller, car il craignait d'être enseveli sous les décombres. Je restais donc seul avec lui dans le jardin, en attendant que les avions repartent.

Je ne peux pas dire ce qu'il se racontait lors de ces réunions, mais je voyais les hommes venir, car je me cachais derrière la porte dans le couloir avec ma sœur Alice. Quand mon père se rendait compte de notre présence, il nous demandait de filer au lit.

C'était quelqu'un de très discret, qui n'a jamais voulu de reconnaissance, ni que l'on parle de ce qu'il avait fait. Il l'a fait pour l'honneur et pour défendre ses convictions.

Je sais qu'ils parlaient des actions et des sabotages que les résistants pouvaient organiser aux alentours, notamment au fort de Charenton. "


LE CNR ET LES INSTITUTIONS PROVISOIRES

LE CONSEIL NATIONAL DE LA RÉSISTANCE

Le 21 février 1943, le général de Gaulle fait de Jean Moulin son seul représentant pour l’ensemble du territoire. 
Pour que la Résistance soit reconnue et armée par les Alliés, il faut intégrer les partis politiques et les syndicats au sein d'un Conseil de la Résistance. 
Le 8 mai, Jean Moulin adresse un télégramme au général de Gaulle annonçant sa création. 


Jean Moulin

La suprématie de Paris s’affirme lorsque Jean Moulin préside, le 27 mai 1943, la séance inaugurale du Conseil national de la Résistance au 48 de la rue du Four, à Paris. 


Le résultat le plus important est le vote d’une motion de confiance au général de Gaulle, chef de la France combattante et seul chef politique, le général Giraud, imposé par les Américains, devant lui être subordonné. 



L’arrivée de De Gaulle en Algérie et la mise sur pied du Comité français de Libération Nationale préfigure le gouvernement provisoire. 

Jean Moulin demande à son secrétaire Daniel Cordier d’installer son poste de commandement à Paris, C’est son dernier voyage à Lyon. 
Trahi, il est arrêté le 21 juin 1943 et ne parle pas sous la torture. Il meurt près de  Francfort probablement le 8 juillet 1943.

La disparition de Jean Moulin entraîne un flottement au sein du CNR et du Comité de Libération Nationale.
Les fonctions de délégué général et celle de Président du CNR sont séparées. 

Finalement, c'est Alexandre Parodi, homme de devoir et grand serviteur de l'Etat, qui est nommé délégué général en mars 1944. Sa mission principale est de préparer la venue à Paris du gouvernement d'Alger, où de Gaulle s'est installé. 

Alexandre Parodi


UNE ORGANISATION COMPLEXE

Présidé par Georges Bidault, élu en septembre 1943, le CNR s’affirme comme l’institution la plus représentative de la Résistance intérieure. Mais jusqu’à  la fin de l’insurrection, seul son bureau, composé de cinq membres, pourra se réunir dans divers lieux à Paris pour des raisons de sécurité.


Georges Bidault

La situation est encore plus complexe du fait de l’existence du Comité parisien de la Libération, destiné à remplacer le Conseil municipal de Paris et le Conseil général  de la Seine à la libération. 

Ce comité de ville et de département, créé en septembre 1943 par André Tollet, secrétaire général de la CGT pour le département de la Seine, dirige la résistance parisienne, certains groupes armés et les milices patriotiques ; il prépare l’insurrection en liaison avec le CNR et la Délégation générale.


Le débarquement allié en Normandie le 6 juin 1944 précipite les événements. 
Suivant le discours du général de Gaulle du 18 avril 1942, les Parisiens doivent prendre part à leur libération inséparable de l’insurrection. 

Mais qui tient Paris, tient le pouvoir,  et la libération de  la capitale est donc cruciale sur le plan politique.

Cette organisation politique est doublée d'une organisation militaire, dirigée depuis Londres par le général Koenig. Il commande les Forces Françaises de l'Intérieur nées en février 1944 de la fusion théorique de toutes les formes militaires de la résistance. 

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Général Koenig

Les Francs Tireurs Partisans et l'Organisation de Résistance de l'Armée conservent pourtant leur autonomie.

Le CNR dirige l'action militaire par l'intermédiaire du Comité d'Action Militaire (COMAC), créé en mai 1944, qui commande les FFI jusqu'au débarquement. 
Début juin 1944, le colonel Henri Rol Tanguy, issu des FTP, prend la tête des FFI de la région parisienne.  


Henri Rol-Tanguy